Terrenoire, pour mon frère et moi, c’est notre enfance, c’est le nom de notre lotissement. Nous sommes des gamins de province. Nous vivons quelque part entre notre terrain de jeu, notre présent et le paradis.
La musique, on en fait tout le temps. On fait des petits films aussi. On aime bien publier des journaux de bord, pour nous souvenir du chemin parcouru. Terrenoire nous y revenons, souvent, comme on retourne dans le passé. La Ville c’est là où nous essayons de faire carrière, nous y vivons en poètes-mercenaires devant nos petits ordinateurs. On tâche à travers nos vies, faites de voyages en train, de poèmes nécessaires, de musiques poignantes, de transporter nos âmes vers un ailleurs plus lumineux. Les humains que nous sommes, avons vocation, avant de mourir, de nous fabriquer un paradis sur terre.
Nous planifions l’existence du Black Paradiso.