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DĂMOCRATIE
Histoire politique d'un mot aux Ătats-Unis et en France
Francis Dupuis-DĂ©ri
luxediteur.com/catalogue/democratie/
Toutes les forces politiques se rĂ©clament aujourdâhui du mot «dĂ©mocratie». Or lâĂ©tude des discours des «pĂšres fondateurs» des prĂ©tendues «dĂ©mocraties» modernes aux Ătats-Unis et en France rĂ©vĂšle que ces derniers sâopposaient Ă un rĂ©gime oĂč le peuple se gouverne seul, et associaient cette idĂ©e au chaos et Ă la tyrannie des pauvres. Comment expliquer que le rĂ©gime Ă©lectoral actuel soit perçu comme lâultime modĂšle «dĂ©mocratique», alors quâil a Ă©tĂ© fondĂ© par des antidĂ©mocrates dĂ©clarĂ©s?
AprĂšs avoir puisĂ© dans diverses sources du passĂ©, lâauteur dĂ©voile ici une Ă©tonnante aventure politique oĂč sâaffrontent des personnalitĂ©s et des forces politiques qui cherchent Ă contrĂŽler les institutions des rĂ©gimes fondĂ©s Ă la fin du XVIIIe siĂšcle. Deux siĂšcles plus tard, alors que la planĂšte entiĂšre semble penser que «dĂ©mocratie» est synonyme de «rĂ©gime Ă©lectoral», toute expĂ©rience dâun vĂ©ritable pouvoir populaire se heurte toujours au mĂ©pris des Ă©lites.
Paru en 2013, ce livre est devenu un ouvrage de rĂ©fĂ©rence dans le champ de plus en plus vaste de lâhistoire critique de la dĂ©mocratie.
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Commun
Essai sur la révolution au XXIe siÚcle
Pierre Dardot, Christian Laval
www.editionsladecouverte.fr/commun-9782707169389
Partout dans le monde, des mouvements contestent l'appropriation par une petite oligarchie des ressources naturelles, des espaces et des services publics, des connaissances et des rĂ©seaux de communication. Ces luttes Ă©lĂšvent toutes une mĂȘme exigence, reposent toutes sur un mĂȘme principe : le commun.
Pierre Dardot et Christian Laval montrent pourquoi ce principe s'impose aujourd'hui comme le terme central de l'alternative politique pour le XXIe siÚcle : il noue la lutte anticapitaliste et l'écologie politique par la revendication des " communs " contre les nouvelles formes d'appropriation privée et étatique ; il articule les luttes pratiques aux recherches sur le gouvernement collectif des ressources naturelles ou informationnelles ; il désigne des formes démocratiques nouvelles qui ambitionnent de prendre la relÚve de la représentation politique et du monopole des partis.
Cette Ă©mergence du commun dans l'action appelle un travail de clarifi cation dans la pensĂ©e. Le sens actuel du commun se distingue des nombreux usages passĂ©s de cette notion, qu'ils soient philosophiques, juridiques ou thĂ©ologiques : bien suprĂȘme de la citĂ©, universalitĂ© d'essence, propriĂ©tĂ© inhĂ©rente Ă certaines choses, quand ce n'est pas la fin poursuivie par la crĂ©ation divine. Mais il est un autre fil qui rattache le commun, non Ă l'essence des hommes ou Ă la nature des choses, mais Ă l' activitĂ© des hommes eux-mĂȘmes : seule une pratique de mise en commun peut dĂ©cider de ce qui est " commun ", rĂ©server certaines choses Ă l'usage commun, produire les rĂšgles capables d'obliger les hommes. En ce sens, le commun appelle Ă une nouvelle institution de la sociĂ©tĂ© par elle-mĂȘme : une rĂ©volution.
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Caliban et la SorciĂšre
Silvia Federici
Femmes, corps et accumulation primitive
entremonde.net/caliban-et-la-sorciere
Essai, traduction de lâanglais (Ătats-Unis) par le collectif Senonevero, revue et complĂ©tĂ©e par Julien Guazzini
Silvia Federici reviÂsite ce moment parÂtiÂcuÂlier de lâhisÂtoire quâest la tranÂsiÂtion entre le fĂ©oÂdaÂlisme et le capiÂtaÂlisme, en y introÂduiÂsant la persÂpecÂtive parÂtiÂcuÂliĂšre de lâhisÂtoire des femmes.
Elle nous invite Ă rĂ©flĂ©Âchir aux rapÂports dâexploiÂtaÂtion et de domiÂnaÂtion, Ă la lumiĂšre des bouÂleÂverÂseÂments introÂduits Ă lâissue du Moyen Ăge. Un monde nouÂveau naisÂsait, priÂvaÂtiÂsant les biens autreÂfois colÂlecÂtifs, transÂforÂmant les rapÂports de traÂvail et les relaÂtions de genre. Ce nouÂveau monde, oĂč des milÂlions dâesclaÂves ont posĂ© les fonÂdaÂtions du capiÂtaÂlisme moderne, est aussi le rĂ©sulÂtat dâun asserÂvisÂseÂment sysÂtĂ©ÂmaÂtiÂque des femmes. Par la chasse aux sorÂciĂšÂres et lâesclaÂvage, la tranÂsiÂtion vers le capiÂtaÂlisme faiÂsait de la moderÂnitĂ© une affaire de disÂciÂpline. Discipline des corps fĂ©miÂnins dĂ©voÂlus Ă la reproÂducÂtion, consuÂmĂ©s sur les bĂ»chers comme autant de signaux terÂriÂfiants, torÂtuÂrĂ©s pour laisÂser voir leur mĂ©caÂniÂque intime, anĂ©anÂtis sociaÂleÂment. Discipline des corps dâesclaÂves, servis Ă la machine sociale dans un forÂmiÂdaÂble mouÂveÂment dâaccaÂpaÂreÂment des resÂsourÂces du Nouveau Monde pour la forÂtune de lâancien.
Le capiÂtaÂlisme contemÂpoÂrain prĂ©Âsente des simiÂliÂtuÂdes avec son passĂ© le plus vioÂlent. Ce quâon a dĂ©crit comme barÂbaÂrie et dont aurait su triomÂpher le siĂšcle de la raison est consÂtiÂtuÂtif de ce mode de proÂducÂtion : lâesclaÂvage et lâanĂ©anÂtisÂseÂment des femmes nâĂ©taient pas des proÂcesÂsus forÂtuits, mais des nĂ©cesÂsiÂtĂ©s de lâaccuÂmuÂlaÂtion de richesse. Lâauteur nous invite Ă parÂtaÂger son son regard dâhisÂtoÂrienne et de fĂ©miÂniste sur la situaÂtion actuelle et sur ses mĂ©caÂnisÂmes.
Silvia Federici (nĂ©e en 1942 Ă Parme en Italie) est une uniÂverÂsiÂtaire amĂ©ÂriÂcaine, enseiÂgnante et miliÂtante fĂ©miÂniste rĂ©voÂluÂtionÂnaire. Elle est proÂfesÂseure Ă©mĂ©rite et cherÂcheuse Ă lâUniversitĂ© Hofstra Ă New York.
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Spinoza
De la vérité au bonheur
Philippe Amador
AprĂšs une adaptation du TraitĂ© de la RĂ©forme de lâEntendement, un texte de jeunesse de Spinoza, lâauteur rĂ©cidive cette fois-ci avec lâĂthique, lâĆuvre majeure du philosophe nĂ©erlandais.
Ce monument de lâhistoire de la philosophie est rĂ©putĂ© difficile dâaccĂšs, mais son apparente austĂ©ritĂ© cache un texte qui nous parle tout simplement de notre vie concrĂšte, de nos Ă©motions, de notre esprit, du monde qui nous entoure. Câest ce que veut dĂ©montrer lâauteur en proposant une traduction de lâĂthique, oĂč le philosophe nous explique pas Ă pas comment vaincre ce qui affaiblit notre intelligence et donc notre capacitĂ© au bonheur.
Câest sur cette voie escarpĂ©e que Spinoza veut nous « conduire comme par la main Ă la connaissance de lâesprit humain et de sa suprĂȘme bĂ©atitude ».
www.dunod.com/lettres-et-arts/spinoza-verite-au-boâŠ
De Dieu. De la nature et l'origine de l'esprit. De l'origine et la nature des affects. De la servitude humaine, autrement dit, des forces des affects. De la puissance de l'intellect, autrement dit, de la liberté humaine
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SPINOZA ET LES PASSIONS DU SOCIAL
www.editionsamsterdam.fr/spinoza-les-passions-du-sâŠ
Si la philosophie de Spinoza nous parle, câest par son aptitude Ă sâemparer, sans aucun Ă©gard pour la distance dans le temps, des objets et des problĂšmes de notre monde, sa puissance de dĂ©faire nos maniĂšres ordinaires de les penser, et de nous les faire voir autrement. Les contributions rĂ©unies dans cet ouvrage ont pour but dâĂ©prouver Ă nouveau cette puissance et dâen montrer lâactualitĂ©. Elles se proposent de le faire Ă partir du double point de vue qui considĂšre, dâune part, que le social est le milieu de la vie des hommes et, dâautre part, que, de ce milieu, les passions sont lâĂ©lĂ©ment. Les individus nâont dâexistence que sociale, et cette nature sociale consiste en une certaine organisation du jeu des affects. Les passions du social sâen trouvent alors repĂ©rables Ă tous les niveaux : celui de la constitution de lâindividualitĂ©, de lâopĂ©ration des institutions, ou des processus de lâhistoire.
Ce recueil est donc par destination une contribution au dialogue de la philosophie (spinoziste) et des sciences sociales. Les secondes offrent les questions quâelles ont construites Ă la premiĂšre, qui leur rend sa maniĂšre singuliĂšre de les envisager voire de les reformuler. Et cette mise au travail de la pensĂ©e spinoziste poursuit par lĂ mĂȘme lâexploration de ce quâelle peut.
Avec les contributions de : Judith Butler, Kim Sang Ong-Van-Cung , Frédéric Lordon, Eva Debray, Christophe Miqueu, Nicola Marcucci, Nicolas Israël, Pierre-François Moreau et Pascal Séverac
Collectif Rosa Bonheur
Le Collectif Rosa Bonheur sâest consacrĂ© depuis 2011 Ă lâanalyse sociologique de lâorganisation de la vie quotidienne dans les espaces dĂ©sindustrialisĂ©s, Ă partir dâune grille de lecture matĂ©rialiste. Il est composĂ© de Anne Bory, JosĂ©-Angel CalderĂłn, Yoan Miot, Blandine Mortain, Juliette VerdiĂšre et CĂ©cile Vignal.
Eva Debray
Eva Debray est certifiĂ©e et docteure en philosophie, chercheuse rattachĂ©e au laboratoire Sophiapol (universitĂ© Paris Nanterre) et enseigne Ă lâUFR de philosophie de lâuniversitĂ© Paris 1 PanthĂ©onâSorbonne. Sa thĂšse sâest attachĂ©e Ă exploiter les ressources de la pensĂ©e spinoziste dans le cadre dâune rĂ©flexion sur lâhypothĂšse dâun ordre social spontanĂ©.
Frédéric Lordon
FrĂ©dĂ©ric Lordon est directeur de recherche au CNRS et chercheur au CESSP (universitĂ© Paris 1 Sorbonne, EHESS). Il dĂ©veloppe le programme de recherche dâune science sociale spinoziste. Il a publiĂ©, entre autres, Capitalisme, dĂ©sir et servitude (La Fabrique, 2010), Imperium. Structures et affects des corps politiques (La Fabrique, 2015), La Condition anarchique (Seuil, 2018), et codirigĂ© avec Yves Citton Spinoza et les sciences sociales. De la puissance de la multitude Ă lâĂ©conomie des affects (Amsterdam, 2008).
Kim Sang Ong-Van-Cung
Kim Sang Ong-Van-Cung, professeure Ă lâuniversitĂ© Bordeaux Montaigne, a proposĂ© une gĂ©nĂ©alogie mĂ©diĂ©vale du lexique de la subjectivitĂ© dans la philosophie classique. Elle a publiĂ© LâObjet de nos pensĂ©es. Descartes et lâintentionnalitĂ© (Vrin, 2012), une Ă©dition de Cordemoy (Vrin, 2016) et des Ă©tudes sur Descartes, Spinoza, Sartre, Foucault, Deleuze, Butler et Honneth (disponibles sur Academia). Elle sâintĂ©resse aux critiques contemporaines du sujet moderne et travaille Ă une gĂ©nĂ©alogie de la subjectivitĂ© historique au xxe siĂšcle.
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Le roman "Leurs enfants aprÚs eux" nous plonge dans la vie de quatre adolescents dans une région industrielle de l'est de la France, au fil des années 1992, 1994, 1996 et 1998.
Tout commence en 1992, oĂč nous faisons connaissance avec Anthony, un jeune de 14 ans, qui passe ses vacances d'Ă©tĂ© dans sa petite ville. L'ennui est palpable dans cette zone en proie Ă la dĂ©sindustrialisation. Il traĂźne avec ses amis, se cherche, rĂȘve de libertĂ© et d'Ă©vasion. Dans ce contexte difficile, Anthony est en quĂȘte d'identitĂ© et cherche sa place dans le monde.
En 1994, nous rencontrons Hacine, un autre adolescent de la région. Lui et Anthony se lient d'amitié, malgré leurs origines sociales différentes. Ils partagent des moments d'insouciance et de rébellion, cherchant à échapper aux réalités tristes de leur quotidien.
En 1996, nous découvrons Stéphane, dit Steph, le cousin d'Anthony. Steph est plus introverti et timide. Il est confronté à son propre parcours adolescent, avec ses doutes et ses questionnements sur l'avenir.
En 1998, l'histoire se concentre sur une jeune fille nommée Cécile, surnommée Clem, qui se trouve liée aux destins des trois garçons. Elle représente un tournant pour chacun d'eux et joue un rÎle crucial dans leurs évolutions respectives.
Tout au long du roman, les destins de ces quatre personnages se croisent et s'entrecroisent, offrant une vision globale des défis auxquels font face les jeunes de cette région. Nicolas Mathieu nous montre comment les circonstances sociales et économiques influencent leur développement, leurs choix, et les façonnent en adultes.
"Leurs enfants aprÚs eux" est un roman puissant, poignant et réaliste, qui dépeint avec justesse les espoirs et les désillusions de la jeunesse, ainsi que les conséquences de l'industrialisation en déclin sur une communauté. Il offre un regard profond sur les dynamiques familiales et les aspirations de ces jeunes, lesquelles sont parfois freinées par les contraintes d'un environnement difficile.
N'hésitez pas à lire le livre pour découvrir en détail l'évolution de ces personnages et les émotions qui les animent tout au long de leurs parcours.
Le roman a été trÚs bien accueilli par la critique et le public. Il a reçu de nombreuses louanges pour son réalisme saisissant, sa description profonde des personnages et de leur environnement, ainsi que sa capacité à capturer les défis de la jeunesse confrontée à des circonstances difficiles.
Les critiques ont souvent souligné la force de l'écriture de Nicolas Mathieu, qui parvient à créer des personnages crédibles et attachants, tout en offrant une réflexion sociale sur les conséquences de la désindustrialisation et du chÎmage sur les individus et les communautés.
De plus, le roman a Ă©tĂ© saluĂ© pour son exploration des thĂšmes universels tels que l'adolescence, l'amitiĂ©, les relations familiales complexes, les rĂȘves et les aspirations, ainsi que les choix de vie qui peuvent dĂ©terminer l'avenir des personnages.
Le fait que le livre ait remporté le Prix Goncourt, l'un des prix littéraires les plus prestigieux en France, a également contribué à accroßtre sa visibilité et sa reconnaissance.
"Leurs enfants aprĂšs eux" a Ă©tĂ© largement acclamĂ© pour son rĂ©alisme, son Ă©criture puissante et sa capacitĂ© Ă offrir une rĂ©flexion profonde sur la jeunesse et les rĂ©alitĂ©s sociales. Si vous ĂȘtes intĂ©ressĂ© par des romans sociaux et des rĂ©cits rĂ©alistes sur la vie des jeunes, vous pourriez apprĂ©cier cette Ćuvre de Nicolas Mathieu.
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Le Hobo
Le Hobo est devenu une vraie lĂ©gende Ătats-Unienne. Ainsi Ă partir de ce âmytheâ plusieurs se sont interrogĂ© sur lâorigine du mot âHOBOâ. La premiĂšre hypothĂšse s'accorderait Ă dire que ce terme est un jeu de mots sur l'homonymie de la contraction de l'anglais âhomeless bohemiaâ avec le terme slave Robotnik (ouvrier, travailleur forcĂ©) lui-mĂȘme Ă l'origine du mot ârobotâ. Puis dâautres affirment qu'il s'agirait plutĂŽt de Houston Bowery,îBowery Ă©tant un rue de Manhattan. Enfin, une nouvelle hypothĂšse serait celle de dire que lâorigine possible du terme âHOBOâ serait la ville terminus de Hoboken î(New Jersey), point de dĂ©part de nombreuses lignes ferroviaires empruntĂ©es par les trimardeurs, Ă moins qu'il ne s'agisse aussi de la contraction de âhoe boyâ (îhoe est un outil agricole) « employĂ© dans les fermes », ou de "Ho boy !" (embauche d'un journalier), Ă moins qu'il s'agisse de la contraction de âhomeless boyâ (garçon sans maison). D'autres auteurs affirment que ce fameux îhoe boy Ă©tait employĂ© par les chauffeurs de locomotives pour hĂ©ler les routards et leur demander de dĂ©gager la voie. En effet, pendant la crise de 1892-1893, les hobos suivaient la voie ferrĂ©e vers Chicago dans l'espoir de trouver un emploi sur le chantier de lâexposition universelle.
Histoire
Le Hobo prĂ©-existait depuis longtemps, mais son histoire câest principalement forgĂ© des suites d'Ă©vĂ©nements, comme lâindustrialisation ou les crises Ă©conomiques incitant le travailleur saisonnier Ă sâen sortir ou Ă profiter de la forte demande de main dâoeuvre. Tout dâabord, dĂšs la deuxiĂšme partie du XIXîesiĂšcle, les hobos participent par leur main-d'Ćuvre saisonniĂšre Ă la deuxiĂšme frontiĂšre, briĂšvement, le pays est gĂ©nĂ©ralement divisĂ© en deux Ă cette Ă©poque lĂ , lâest urbain et lâouest rural, ainsi les hobos donnent leur force de travail et sâattĂšlent par exemple Ă la construction des chemins de fer. Ils travaillent l'Ă©tĂ© Ă l'ouest au grĂ© du voyage et regagnent les grandes villes de l'est en saison hivernale, notamment Chicago, grand centre ferroviaire. Leur force de travail et leur capacitĂ© de migrer les distinguent des homeless men, des « clochards » sĂ©dentaires et privĂ©s de travail. Ensuite, pendant la Grande DĂ©pression, les hobos ou « hoboes » sont des travailleurs itinĂ©rants qui sillonnent les Ătats en quĂȘte de petits boulots et de bonnes combines. Ils sont un des rĂ©sultats des changements profonds qui affectent la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine du dĂ©but du XXîesiĂšcle (industrialisation, urbanisation) et ils tentent de fuir la misĂšre provoquĂ©e par la crise. Ils voyagent par la route mais aussi dans les trains de marchandises dans lesquels ils montent clandestinement. L'image du hobo est d'ailleurs insĂ©parable de celle du train. Beaucoup de hobos se retrouvent le long des principales lignes ferroviaires dans des points d'accueil plus ou moins improvisĂ©s. Ils peuvent alors Ă©changer des informations sur les rĂ©gions oĂč trouver de l'emploi et mener une vie stable. Quand ils ne se parlent pas de vive voix, les hobos laissent des symboles dessinĂ©s Ă la craie ou au charbon. Ce systĂšme de symboles a pour but d'informer ou d'avertir les autres (endroits pour attraper un train pour dormir, prĂ©sence frĂ©quente de la police, repas chauds, chiens dangereux, etc.). Cette langue, appelĂ©e en France "langue des trimardeurs", est un ensemble de signes qu'on trouve parfois gravĂ©s dans la pierre des immeubles des villes et qui indique que la maison est accueillante ou qu'au contraire on y lĂąche les chiens. Câest ainsi que le hobo est par la suite devenu une figure mythique de l'imaginaire amĂ©ricain. C'est un personnage teintĂ© de romantisme, Ă©pris de libertĂ©, dĂ©veloppant la facultĂ© de survivre en dehors d'une sociĂ©tĂ© aliĂ©nante dont il n'a pas Ă subir les contraintes, Ă lâimage du Wanderlust dont nous parlerons plus tard et de la musique Like Hobo de Charlie Winston. Ceci amĂšne certains sociologues Ă les rattacher Ă une sous-culture libertaire.
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Le livre Punir les Pauvres du sociologue Loic Wacquant a été publié en 2004 à Marseille.
agone.org/livres/punirlespauvres
Lâouvrage apporte une contribution âcontemporaineâ (Dafnos, 2010) et complĂšte Ă lâanalyse des politiques des Etats nĂ©olibĂ©raux, notamment en ce qui concerne les politiques de lutte contre la pauvretĂ© et la criminalitĂ©, en prenant lâexemple des Etats-Unis. Wacquant examine le lien entre le retrait de lâĂtat social et le dĂ©veloppement de lâĂtat pĂ©nal ainsi que ses causalitĂ©s socialement et narrativement construites. Son ouvrage est divisĂ© en quatre parties : lâĂtat-providence, lâĂtat pĂ©nal, les groupes sociaux concernĂ©s et une analyse europĂ©enne.
Introduction théorique et méthode
Lâoeuvre de Loic Wacquant implique des preuves quantitatives et qualitatives ; elle peut ĂȘtre catĂ©gorisĂ©e comme empirique et analytique. Son approche thĂ©orique est une combinaison analytique : pour analyser les rapports sociaux, il se sert de lâapproche matĂ©rialiste de Marx et Engels et lâĂ©largit Ă une approche symbolique, influencĂ©e par Bourdieu et Durkheim. Ainsi, il Ă©value la fonction de lâinstitution carcĂ©rale non seulement en tant que thĂ©Ăątre dâune lutte des classes matĂ©rielle, mais aussi en tant que âmachine culturelleâ de la politique pĂ©nale, qui crĂ©e les conditions sociales pertinentes et complĂšte la perspective matĂ©rialiste.
Dans son analyse du systĂšme pĂ©nal, Wacquant sâinspire Ă plusieurs reprises des thĂ©ories de Foucault et de David Gerland. Mais en mĂȘme temps, il se dĂ©marque explicitement de la perspective de gouvernementalitĂ© de ce dernier et de ses thĂšses sur la punition comme vengeance du souverain (Foucault, 1993). Il souligne la diversification de la fonction des prisons, qui sâoppose diamĂ©tralement Ă la thĂšse de Foucault sur le dĂ©clin des institutions de pouvoir de lâĂtat par internalisation (ibid.).
Selon Wacquant, lâĂtat nâest pas une entitĂ© âmonolithiqueâ : il recourt ici Ă la construction de Bourdieu de la main gauche de lâĂtat, axĂ©e sur le programme social, et de la main droite de lâĂtat, axĂ©e sur le marchĂ©. Ainsi, lâexĂ©cution des peines â partie de la main droite comble le vide crĂ©Ă© par le dĂ©mantĂšlement nĂ©olibĂ©ral de lâĂtat-providence; partie de la main gauche. Il analyse ce dĂ©mantĂšlement en sâappuyant sur les travaux de Frances Piven et Richard Cloward, ainsi que sur les travaux de David Harvey sur le nĂ©olibĂ©ralisme. Lâouvrage de Wacquant affirme quâune gestion Ă©tatique de la pauvretĂ© par le biais dâun dĂ©mantĂšlement du âworkfareâ et dâune extension de la âprisonfareâ a lieu sous la doctrine nĂ©olibĂ©rale de lâidĂ©ologie behavioriste. Lâappareil punitif est donc central pour lâordre social nĂ©olibĂ©ral, car il permet lâacceptation de lâemploi prĂ©caire sous la menace autoritaire des consĂ©quences.
Selon Wacquant, on nâobserve pas ici un retrait gĂ©nĂ©ral de lâĂtat, mais un dĂ©placement de la compĂ©tence de lâĂtat vers une politique de âloi et dâordreâ ; une approche qui se rattache aux Ă©tudes approfondies de Majone sur la transformation de lâĂtat â de lâĂtat positif Ă lâĂtat rĂ©gulateur (Levi-Faure, 2014; Majone, 1997). Ce dĂ©placement ne rĂ©sulte en aucun cas dâun besoin rĂ©el â par ex. dâune hausse rĂ©elle de la criminalitĂ© â mais uniquement du narratif nĂ©olibĂ©ral de la sociĂ©tĂ©.
Analyse
Dans la premiĂšre partie, Wacquant explique que le sĂ©curitarisme libĂ©ral amĂšne plusieurs problĂšmes et il frappe les pays post-industriels en rĂ©ponse Ă la gĂ©nĂ©ralisation de lâinsĂ©curitĂ© produite par le salariat dĂ©socialisĂ©. Il y a un lien Ă©troit entre lâacceptation du nĂ©olibĂ©ralisme perçu comme une idĂ©ologie et la montĂ©e de la pĂ©nalisation, de la responsabilitĂ© individuelle.
La misĂšre de lâEtat social viendrait des USA dans les annĂ©es 1970 et une ouverture europĂ©enne avec des outils de propagande sĂ©curitaire serait probable. Depuis lâĂ©criture de ce livre, on peut effectivement apercevoir ce phĂ©nomĂšne en Europe. Avec le nĂ©olibĂ©ralisme les USA sont passĂ©s dâun Ătat providence Ă un Ătat punitif ne faisant plus la guerre âcontre la pauvretĂ©â mais âcontre les pauvresâ. Ce systĂšme Ă©limine les moyens dâaide sociale et augmente la part du salariat prĂ©caire en prĂŽnant la responsabilitĂ© individuelle au travail.
Mais cette guerre âcontre les pauvresâ ne passe pas que par les aides sociales mais aussi par les services Ă©tatiques qui sont devenus des instruments de surveillance oĂč les populations sont obligĂ©es de suivre leur directives Ă la lettre si elles veulent continuer Ă percevoir le peu de subventions quâelles perçoivent. Les prisons des Etats-Unis sont depuis ce systĂšme remplies de façon massive par les âworking poorâ et notamment de la communautĂ© afro-amĂ©ricaine.
Cependant, ce phĂ©nomĂšne est aujourdâhui moins rĂ©el. Il y a eu une transformation de lâEtat providence vers un Ătat punitif en passant par un Ătat carcĂ©ral qui abolit le droit Ă lâassistance et classe les personnes dans le besoin comme des âmauvais pauvresâ ayant trop bĂ©nĂ©ficiĂ© des aides de lâEtat.
Dans la deuxiĂšme partie, Wacquant dĂ©crit lâĂ©norme augmentation de la population carcĂ©rale et la baisse simultanĂ©e de la criminalitĂ© Ă partir des annĂ©es 1970 comme la consĂ©quence de lâextension de la dĂ©tention comme instrument de punition. Le durcissement des peines concerne surtout les personnes en situation de prĂ©caritĂ©, câest pourquoi elles sont les principales victimes de lâincarcĂ©ration de masse. La construction de lâEtat pĂ©nal, contrairement Ă lâEtat-providence, a Ă©tĂ© un fardeau financier et la privatisation forcĂ©e des prisons rend lâincarcĂ©ration rentable. Le lien entre la pauvretĂ©, le racisme et lâincarcĂ©ration a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© par de nombreuses Ă©tudes (Reiman, 1996; Greenberg et West, 2001; Hinton und Cook, 2021).
Seulement la conceptualisation de lâĂtat pĂ©nal comme seul instrument de lâEtat nĂ©olibĂ©ral pour contrĂŽler les groupes marginalisĂ©s suscite des critiques (Meyer, 2010). Lâurbanisme nĂ©olibĂ©ral, la politique dâĂ©ducation, le systĂšme fiscal sont Ă©galement des instruments des Ătats nĂ©olibĂ©raux pour marginaliser et contrĂŽler les gens.
Dans la troisiĂšme partie, Wacquant illustre le fait que ce sont les narratifs sociaux qui ont Ă©tĂ© le moteur de la transformation en un Ătat de droit pĂ©nal, et non les donnĂ©es empiriques objectives dâune augmentation de la criminalitĂ©. Le facteur ethnique joue pour lui un rĂŽle important dans lâexplication de ce phĂ©nomĂšne. Le narratif du criminel afro-amĂ©ricain a ainsi Ă©tĂ© un catalyseur et une justification dĂ©terminants de ce changement â et constitue la base de la surreprĂ©sentation actuelle des afro-amĂ©ricain dans les prisons. Il justifie cela par des analyses historiques diffĂ©renciĂ©es, basĂ©es sur des donnĂ©es quantitatives et des Ă©valuations qualitatives, depuis lâesclavage aux Ătats-Unis jusquâĂ nos jours. En 2011, il y avait plus de afro-amĂ©ricains en prison que dâesclaves en 1850 aux USA. Ses explications sont cohĂ©rentes et fondĂ©es : un grand nombre dâĂ©tudes soutient son analyse de lâhistoire afro-amĂ©ricaine des USA (cf. Acemoglu, Daron, Camilo & Robinson, 2012; Acharya, Blackwell & Sem, 2016). Le dĂ©tachement de la politique des circonstances empiriques existantes se retrouve Ă©galement dans divers contextes (Crow & Jones, 2018; Drews & Van den Bergh, 2016; Ivanov, 2021).
Dans la quatriĂšme partie, Wacquant explique les hypothĂšses et les mesures dĂ©terminantes de la politique de sĂ©curitĂ© nĂ©olibĂ©rale et comment leurs effets sont rĂ©futĂ©s Ă lâaide de donnĂ©es provenant des Ătats-Unis. Il sâagit avant tout du dĂ©veloppement de lâappareil policier et de la politique dite de âtolĂ©rance zĂ©roâ. Il est prouvĂ© que le recul de la dĂ©linquance est dĂ» Ă dâautres facteurs quâun changement de politique. Il explique en outre la pertinence des Ătats-Unis comme modĂšle de rĂŽle politique pour dâautres Ătats Ă lâaide de lâexemple de la France et montre comment cette politique nĂ©olibĂ©rale sâĂ©tablit dĂ©jĂ en Europe. LĂ encore, il sâappuie sur des donnĂ©es empiriques Ă grande Ă©chelle, qui ont Ă©tĂ© confirmĂ©es par de nombreuses Ă©tudes (Greene, 1999; Jones & Newburn, 2002; National Research Counsil, 2004; Prasad, 2006).
Lâampleur de la diffĂ©rence de culture politique entre lâEurope et les Ătats-Unis et la question de savoir si les Ătats-Unis sont effectivement le seul modĂšle dĂ©terminant peuvent toutefois ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme controversĂ©es. DiffĂ©rentes Ă©tudes ont des avis divergents sur cela (Alesina, Glaeser & Glaeser, 2004; Habermas, 2004; Walt, 1998).
oppec.fr/punir-les-pauvres
agone.org/livres/punirlespauvres
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"Parvenir au plein-emploi" ou "revenir au plein-emploi", tel est le mantra du gouvernement actuel, mais aussi de la plupart des gouvernements passés. A premiÚre vue, c'est louable : le plein-emploi, c'est la possibilité pour tout le monde d'avoir un boulot et d'en vivre.
Mais est-ce si certain que ça ?
Aujourd'hui on va dans les cuisines du plein-emploi, de ses définitions, de ses mesures... et on se pose la question : ça veut dire quoi, le plein-emploi ? Et en 2023, le plein-emploi est-il si désirable que ça ?
C'est QUOI le PLEIN-EMPLOI ?
https://youtu.be/We_ojrkScm4
Chapitres
00:00 Introduction
1:44 Le plein emploi c'est quoi ?
5:32 Le taux d'emploi : une bonne mesure ?
09:10 Comment filouter pour avoir un bon taux d'emploi
14:33 Le mythe des Trente Glorieuses
19:50 La fonction répressive du plein-emploi
25:46 Conclusion
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NĂ©buleuse Propagande Culturo Pop
à télécharger
avec
Pierre-Emmanuel Barré
Bernard Stiegler
Alain Guyard
Blanche Gardin
Julie Gayet
David Graeber
Usul
Gregoire Chamayou
Bernard Friot
Roland Gori
Christian Laval
Pierre Dardot
Clément Viktorovitch
Susanne Heinrich
Marie Rathscheck
Francis Dupuis-DĂ©ri
Jacques RanciĂšre
Spinoza
Laurent SOCHARD
PARLONS CHIFFRES
Christophe Dejours
Maud Simonet
RĂ©gis Meyran
Valéry Rasplus
Mme Maisel
Abbé Pierre
Julia Cagé
Yves Cusset
Pierre Bourdieu
Fethi Brétel
Kalee Vision
Bamwempan
François Bégaudeau
Yann Moulier-Boutang
CĂ©line Sallette
Lambert Wilson
Thomas Scimeca
Jacques Trémintin
Barbara Stiegler
Frédéric Lordon
Myriam Revault dâAllonnes
Gilets Jaunes
LoĂŻc Wacquant
Luc Carton
Franck Lepage
Annick Stevens
Ivan Illich
Thierry Paquot
Kropotkine VS Darwin
Joseph Ponthus
Chantal Jaquet
Albert Meslay
Christophe PĂ©barthe
Cynthia Fleury
Laura Raim
Pierre MEREJKOWSKY
Michel Blay
Ădouard Jourdain
Benoßt Delépine
Gustave Kervern
Ludivine Bantigny
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