Bakari, originaire du Congo, se prĂ©sente sans masque, avec le naturel et la sincĂ©ritĂ© de ceux qui ont beaucoup de spleen en eux. Son parcours en atteste : aprĂšs une expĂ©rience en groupe (NĂŒ Pi) et un premier EP solo en 2018 (KalĂ©idoscope), il a pris le temps de bĂątir son univers Ă travers une trilogie « trĂšs ancrĂ©e dans le bitume » : Sur Ă©coute, reprenant les codes visuels de The Wire. Il sâagissait alors de rapper « le dĂ©sespoir d'une communautĂ© », dâassumer ses mauvais penchants et de mettre sa ville sur la carte du rap, revendiquant le fait dâĂȘtre un enfant « du ciel gris, des briques rouges et de ce dĂ©cor qui appelle Ă la mĂ©lancolie. »
Bakari poursuit la mĂȘme ambition avec Arcadia, un nouvel EP oĂč celui qui se « sent comme le petit gars bizarre du fond de la classe » fait de son indĂ©pendance une force, une fiertĂ©. Si Bakari tĂ©moigne dâune telle conviction, câest aussi parce que le rappeur a gagnĂ© en maturitĂ©. « Il est grand temps de tuer lâenfant », chante-t-il sur « Le gĂ©nie ».