MUDAM LUXEMBOURG : L'ARCHITECTURE DE IEOH MING PEI
10 videos • 1,171 views • by MUDAM Luxembourg Mudam Luxembourg - Musée d'Art Moderne Grand-Duc Jean Le célèbre architecte Ieoh Ming Pei a imaginé un musée prenant appui sur les murs d'enceinte qui entouraient la forteresse intérieure conçue en forme de flèche. Visite en détail avec le muséographe et responsable bâtiment Louis Bestgen. La forme asymétrique en V, avec des angles à 45 degrés, s'élève sur les ruines du Fort Thüngen. La forme introvertie de la forteresse, repliée autour de ses murs de fortification, se retrouve dans le nouveau bâtiment de Pei. La géométrie du musée est ainsi une sorte de continuation de la forteresse. Le contraste avec celle-ci est d'autant plus intéressant que Pei compose son bâtiment avec des volumes très géométriques, adoptant des formes à la fois modernes et classiques. Son architecture est formaliste, tout en étant sobre et monumentale. Le bâtiment, d'une superficie nette de 10.000 m2, dispose d'environ 4.800 m2 de surfaces publiques et d'exposition réparties sur trois niveaux. Les galeries hautes sont éclairées par un système d'éclairage zénithal invisible de l'extérieur du bâtiment. La façade nord a des ouvertures réduites sur la Place de l'Europe. La façade sud, toute en verre, est tournée vers les quartiers de Clausen et Pfaffenthal. L'accès au musée se fait par deux ponts convergents. Ces ponts surplombent les anciennes douves sèches de la forteresse et mènent vers la pointe de flèche qui dessine le bâtiment. Après avoir traversé l'accueil, et laissé le vestiaire sur la gauche, le visiteur arrive dans un espace de lumière : le Grand Hall. C'est le noyau du bâtiment depuis lequel on accède aux différents espaces. Sa verrière de plus de 33 m de haut est réalisée à l'aide d'une trame métallique. Elle est aussi surmontée d'un clocheton à section carrée. Un balcon surplombant le Grand Hall ouvre une vue sur le centre historique de la ville, ponctuée en avant-plan par les « Trois Glands » -- les « Dräi Eechelen » -- du Fort Thüngen. Dans un espace situé à droite du grand hall se trouve une autre verrière tout aussi impressionnante : la courbe de cette salle induite par le tracé au sol des anciennes fondations a contraint Pei à réaliser une verrière bombée et courbe. C'est ici que se trouve le café, aménagé par les designers Erwan et Ronan Bouroullec. A gauche du Grand Hall, une autre verrière, le jardin de sculptures, symétrique à la précédente mais plane, met en évidence le dessin des différentes pièces constituant la structure métallique. En retrait de l'ensemble du bâtiment, un petit édifice octogonal - le Pavillon Henry J. and Erna D. Leir - est relié à l'ensemble du bâtiment par une passerelle en verre. L'accès se fait depuis le niveau de l'accueil. Ce pavillon est lui aussi surmonté d'une verrière à clocheton et offre un autre point de vue sur l'extérieur. Au premier étage, deux grandes galeries d'exposition sont accessibles par l'escalier partant du Grand Hall ou par des escaliers latéraux constituant à eux seuls des prouesses architecturales. Ces espaces sont caractérisés par la présence de sheds qui permettent un éclairage naturel et diffus sans ombre ni reflet. Ces sheds sont constitués de poutres en béton architectonique d'une portée de plus de 29 m pour les plus longs. La lumière est diffusée dans ces salles par des baies uniformément vitrées. Les sheds restent invisibles de l'extérieur. Le niveau -1 se présente comme un univers plus intimiste où la lumière zénithale fait place à une pénombre adaptée à des expositions d'œuvres lumineuses et d'installations vidéo ou de nouveaux médias. Il abrite aussi un atrium, une antichambre, un auditorium de 120 places ainsi que les bureaux. Au niveau -2, les sous-sols sont destinés aux locaux techniques. Les sols des salles d'exposition sont en bois de chêne, les murs en plâtre. L'ensemble du bâtiment est revêtu à l'extérieur, comme dans les zones de circulation à l'intérieur, d'une pierre calcaire couleur miel, le Magny doré. Certains plafonds ont été réalisés en béton architectonique dont les coffrages laissent percevoir les nervures des bois souples -- du pin d'orégon -- utilisés pour leur mise en œuvre. Reliant les étages, se dévoilent d'admirables escaliers, moulés sur place en béton architectonique.